Digitalisation ou numérisation ; des concepts à la mode auxquels nous allons tous devoir nous intéresser. Véritable levier de croissance des entreprises, la transformation digitale est au cœur de la révolution numérique. Le terme ‘‘digital’’ n’a pas tout à fait le même sens que "numérique" ; tout comme le numérique n’est pas synonyme d’informatique, même s’il est vrai qu’il y a bien une base commune entre eux. Dès lors, doit-on parler de Digital ou de numérique ? Le numérique est-il comparable au digital ? Les deux termes souvent employés indistinctement, ont-ils réellement une différence l’un de l’autre ?
En ce qui concerne les mots « numérique » et « digital », les deux semblent effectivement se trouver plus ou moins en concurrence. Il se trouve que les deux mots ont fini par recouvrir à peu près les mêmes choses, c’est à dire grosso modo l’ensemble des équipements électroniques utilisant des représentations binaires. Il est cependant à noter qu’aucun des deux n’avait ce sens à la base, et c’est par une évolution récente qu’ils ont acquis ce sens, comme, on le présume, pour la plupart du vocabulaire de ce domaine. Dès lors, touchons du doigt ces deux notions.
LES ORIGINES
Avec l’arrivée d’Internet dans les foyers dans les années 2000, les premiers ordinateurs font leurs apparitions ; c’est le début du numérique.
Avec le numérique, arrivent les prémisses des réseaux sociaux : MSN est créé, Facebook prendra le relais plus tard. Les téléphones portables se sont aussi développés de leur côté, mais la technologie évolue vite, pour laisser place à de nouvelles techniques et de nouveaux supports. C’est la naissance des smartphones qui à la différence de nos anciens téléphones mobiles, ont une valeur technologique supérieure grâce aux applications mobiles.
C’est donc avec l’apparition des applications mobiles qu’on a commencé à parler du digital, car c’est avec notre doigt sur l’interface de l’écran qu’on manipule nos données.
A partir de là, les évolutions technologiques se sont développées autour du digital : la déclinaison des supports technologiques comme la tablette, la montre connectée et bientôt les lunettes connectées, mais aussi tout ce qui touche aux plateformes en ligne, l’ubérisation étant l’incarnation même !
Avec l’évolution de la technologie, des supports et des aides appelés systèmes d’exploitation, se sont immiscés entre les deux pour faciliter la gestion de la machine pour l’utilisateur.
Anthony MATHE nous résume très bien tout ceci lorsqu’il dit : « Numérique tend à renvoyer de fait au technologique, à la dimension discrète de la technologie. Digital semblerait concerner plutôt l’usager dans son expérience de cette technologie numérique. ». Le mot “digital” ; digit en anglais, se rapporte au mot "doigt" en français, issu de la racine latine digitus. On rapproche l’adjectif numérique comme traduction de digital dans la langue française. Cependant, le terme « numérique », signifiant « représentation par nombre », et se rapportant aux technologies de l’information et de la communication se trouve bien loin du précédent.
DEUX NOTIONS QUI SE COMPLETENT
Nous parlons d’une nouvelle révolution industrielle, un bouleversement culturel et économique. Enclenchée depuis presque 10 ans, la digitalisation est aujourd’hui une étape indispensable pour continuer à prospérer. Mais pourquoi parle-t-on de « révolution digitale » et pas de « révolution numérique »?
D’après les différentes significations, « Digital » semblerait concerner plutôt l’usager dans son expérience de cette technologie numérique. Avec le digital, on passe de l’autre côté de l’écran. L’influence anglo-saxonne aidant aussi, on comprend pourquoi les agences se présentent comme agences digitales, et non comme agences numériques. Regardez ce qui est en jeu avec les termes numérisation et digitalisation et vous verrez que numérique et digital ne sont pas synonymes. La numérisation renvoie au changement de support de données (films, images, enregistrements) ; à sa dématérialisation, et la digitalisation elle, renvoie à la communication via des supports immatériels, à l’accès au virtuel. Personne n’ira parler de numérisation d’une marque (sauf de ses archives) alors que la digitalisation de la marque est une mutation en cours dans son dispositif global de communication. Si l’on continue à explorer les usages linguistiques, on voit que l’on pourrait très bien qualifier une application comme étant numérique et digitale, sans être dans la pure redondance. On mettrait l’accent sur la technologie, puis sur l’utilisabilité pour en expliquer la valeur. En revanche, il n’est pas pensable en retour de parler d’une application numérique non-digitale ou d’une application digitale non-numérique. Les deux semblent liés, comme le recto et le verso d’une page blanche.
Ainsi, la révolution du digital est bien un rapprochement avec ce qui concerne l’ensemble des processus de l’entreprise. Le changement de terme étant donc apparu au moment où les interfaces sont devenues tactiles, et que l’individu par son action de manipulation de celles-ci, a été placé au cœur du processus. Ce n’est pas seulement une activité supplémentaire qui serait par exemple le e-commerce, mais c’est une harmonisation de l’approche entre l’entreprise et le client.
Cette ouverture du monde à la digitalisation a replacé le consommateur au centre de la relation client. Celui-ci est informé et exigeant. Grâce à la transparence des informations sur internet, aux échanges, forums, avis clients, etc… Les entreprises sont obligées de veiller à leur e-réputation et d’accepter les interactions avec leurs clients. C’est une véritable démocratie qui s’est installée sur internet. La notion de fidélisation s’étiole, le consommateur n’hésitera plus à se détourner d’une marque pour préférer sa voisine.
Dans cette nouvelle ère, où la relation clients/entreprises change, la transition digitale permet d’innover et se différencier. Une opportunité concurrentielle mais aussi le moyen d’atteindre ses objectifs et d’enchanter ses clients.
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